Blue. Xavier Oriach.
Explorateur des couleurs, Georges AYATS vit et travaille à Perpignan. Depuis les Beaux-Arts de Paris en 1960, il s'attache à faire vivre la couleur en s'appuyant sur les variations de forme et de lumière.
Pour Georges Ayats, la couleur est première. C'est l'émotion et, au-delà de cette émotion, c'est l'intuition qui fonde sa peinture. L'intuition parce que l'émotion est décryptée puis réorganisée. Ce jeu constitue la structure intellectuelle de son travail, le schéma mental qui l'anime. C'est sa matière, l'objet auquel il consacre ses recherches. La forme qu'elle prend ensuite est le résultat d'un choix visant à mettre le plus efficacement en scène ses intuitions chromatiques. Pour toutes ces raisons, il nous faut évoquer le système de perception et d'analyse de la couleur, car le plus souvent, l'enseignement fait l'impasse sur l'étude de la lumière et des couleurs. Plus grave, en donnant quelques rudiments liés à l'apprentissage des beaux-arts ou à la décomposition du spectre, il en dénature la réalité. En effet, considérer les phénomènes chromatiques sous le seul angle d'un déploiement linéaire (les longueurs d'ondes) ou d'un cercle chromatique réduit aux valeurs tonales nous conduit à penser la couleur (ou la lumière) d'une manière erronée en ignorant la pluralité des vecteurs qui la définissent. Or, on ne ressent bien que si l'on « pense, bien.
Au milieu des houles immobiles qui s'affrontent ou se contournent, se recouvrent et se mêlent sur ses toiles, Xavier Oriach semble, sous les paysages les plus familiers, faire entrer par effraction dans la lenteur des expansions tectoniques, dans le présent de l'incessant devenir de ses pierriers profonds. Sur leurs surfaces moirées, toujours changeantes selon l'incidence de la lumière, le voyage dans l'intimité matérielle, aux confins du plus proche, que proposent au regard ses peintures conjugue vertigineusement espace et temps, induit, au-delà de toute perception spontanée, un rapport plus large au réel, donne à viser et surprendre en une sorte d'instable sur-objet le monde en sa totalité. Hors de l'éphémère existence humaine, dans le sentiment d'une nature non seulement « naturée » mais constamment « naturante », en une continuelle formation, le paysagisme matériel, matiériste, qu'inaugure Oriach, fait entrevoir, rentrant en lui-même infiniment, l'instant étale de son être.
Tenter de capter, au-delà de leur présence physique, visuelle, les échos méta-physiques de ses peintures ne prétend d'aucune manière signifier qu'Oriach ait l'intention de faire oeuvre poétique ou philosophique. Ses images n'ont fonction d'illustrer ni concepts ni discours. Il n'a pas plus le désir d'ajouter aujourd'hui à l'archéologie ou la géologie qu'hier, en son Bestiaire, à la zoologie. Peintre d'abord et toujours, son projet demeure bien, en explorant les possibilités de son langage, de créer des toiles auxquelles son travail assure, en marge de tout renvoi aux êtres ou paysages du monde, leur entière autonomie sensible. Mais son attention aux matières, aux lumières, son maniement novateur des éléments plastiques, lui permettent à mesure de découvrir sur des effets inconnus des visions nouvelles, engendrant une expression qui exerce l'étonnant pouvoir de faire autrement rencontrer le visible.
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à cent mètres du centre du monde / Centre d'Art Contemporain
3, avenue de Grande Bretagne
Du 25 Janvier au 23 Mars 2014
Georges Ayats
Explorateur des couleurs, Georges AYATS vit et travaille à Perpignan. Depuis les Beaux-Arts de Paris en 1960, il s'attache à faire vivre la couleur en s'appuyant sur les variations de forme et de lumière.
Pour Georges Ayats, la couleur est première. C'est l'émotion et, au-delà de cette émotion, c'est l'intuition qui fonde sa peinture. L'intuition parce que l'émotion est décryptée puis réorganisée. Ce jeu constitue la structure intellectuelle de son travail, le schéma mental qui l'anime. C'est sa matière, l'objet auquel il consacre ses recherches. La forme qu'elle prend ensuite est le résultat d'un choix visant à mettre le plus efficacement en scène ses intuitions chromatiques. Pour toutes ces raisons, il nous faut évoquer le système de perception et d'analyse de la couleur, car le plus souvent, l'enseignement fait l'impasse sur l'étude de la lumière et des couleurs. Plus grave, en donnant quelques rudiments liés à l'apprentissage des beaux-arts ou à la décomposition du spectre, il en dénature la réalité. En effet, considérer les phénomènes chromatiques sous le seul angle d'un déploiement linéaire (les longueurs d'ondes) ou d'un cercle chromatique réduit aux valeurs tonales nous conduit à penser la couleur (ou la lumière) d'une manière erronée en ignorant la pluralité des vecteurs qui la définissent. Or, on ne ressent bien que si l'on « pense, bien.
La capacité à ressentir est donc fonction des systèmes de représentation des phénomènes sensibles développés ou appris par chaque individu. Apprécier les arts des autres cultures n'a pas toujours été possible notamment pour cette raison. Pour avoir été confrontés quotidiennement dans leur travail à ces problèmes d'évaluation de la forme, seuls les artistes ont été capables de percevoir les qualités des oeuvres des autres civilisations. Ils n'avaient pas besoin de connaître la signification de ces objets pour avoir une familiarité sensible avec l'intelligence de leurs esthétiques.
Xavier Oriach
Xavier Oriach
Xavier Oriach est un peintre de nationalité française de la nouvelle École de Paris, né en 1927 à Sabadell (Catalogne). À mi-chemin de la peinture et de la gravure son oeuvre évoque la texture matérielle du réel.
«Je ne fais pas une peinture avec des doctrines. Je m'efforce de peindre comme un jardinier harmonise son jardin, comme un paysan normand ordonne ses rangées de silex avec sagesse.» «Je suis terriblement classique. J'ai la même inquiétude que Uccello ou Piero della Francesca: composition, ton, couleur. Le message est une chose à part.» Xavier Oriach
«Je ne fais pas une peinture avec des doctrines. Je m'efforce de peindre comme un jardinier harmonise son jardin, comme un paysan normand ordonne ses rangées de silex avec sagesse.» «Je suis terriblement classique. J'ai la même inquiétude que Uccello ou Piero della Francesca: composition, ton, couleur. Le message est une chose à part.» Xavier Oriach
Au milieu des houles immobiles qui s'affrontent ou se contournent, se recouvrent et se mêlent sur ses toiles, Xavier Oriach semble, sous les paysages les plus familiers, faire entrer par effraction dans la lenteur des expansions tectoniques, dans le présent de l'incessant devenir de ses pierriers profonds. Sur leurs surfaces moirées, toujours changeantes selon l'incidence de la lumière, le voyage dans l'intimité matérielle, aux confins du plus proche, que proposent au regard ses peintures conjugue vertigineusement espace et temps, induit, au-delà de toute perception spontanée, un rapport plus large au réel, donne à viser et surprendre en une sorte d'instable sur-objet le monde en sa totalité. Hors de l'éphémère existence humaine, dans le sentiment d'une nature non seulement « naturée » mais constamment « naturante », en une continuelle formation, le paysagisme matériel, matiériste, qu'inaugure Oriach, fait entrevoir, rentrant en lui-même infiniment, l'instant étale de son être.
Tenter de capter, au-delà de leur présence physique, visuelle, les échos méta-physiques de ses peintures ne prétend d'aucune manière signifier qu'Oriach ait l'intention de faire oeuvre poétique ou philosophique. Ses images n'ont fonction d'illustrer ni concepts ni discours. Il n'a pas plus le désir d'ajouter aujourd'hui à l'archéologie ou la géologie qu'hier, en son Bestiaire, à la zoologie. Peintre d'abord et toujours, son projet demeure bien, en explorant les possibilités de son langage, de créer des toiles auxquelles son travail assure, en marge de tout renvoi aux êtres ou paysages du monde, leur entière autonomie sensible. Mais son attention aux matières, aux lumières, son maniement novateur des éléments plastiques, lui permettent à mesure de découvrir sur des effets inconnus des visions nouvelles, engendrant une expression qui exerce l'étonnant pouvoir de faire autrement rencontrer le visible.
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à cent mètres du centre du monde / Centre d'Art Contemporain
3, avenue de Grande Bretagne
66000 Perpinyà, Catalunya Nord
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